Magnence (349-353)
(Flavius Magnentius) (303 – 11 août 353) usurpe le titre impérial du 18 janvier 350 au 11 août 353.
Né à Amiens (Samarobrivade parents germaniques, il est fait prisonnier fort jeune et prend du service chez les Romains, devenant capitaine des gardes de l’empereur Constant Ier. Il se fait proclamer empereur à Augustodunum (Autun) en 349, et bat Constant qui périt dans sa fuite en 350. Marchant sur Rome, il y défait et tue Népotien, autre usurpateur, et propose à Constance II de le reconnaître empereur d’Occident.
La mémoire de cet empereur devient honnie en raison de la politique religieuse qu’il mène sous son règne. En effet, Magnence est un païen convaincu, qui restaure les temples et fait célébrer en grande pompe des sacrifices nocturnes (que Constant avait prohibés en 341). Pragmatique, il ne persécute pas les chrétiens et fait même graver le chrisme sur quelques-unes de ses monnaies afin de se concilier les autorités de l’Église. Cependant, à Rome, il favorise nettement les tenants de l’ancienne religion en ne nommant que des païens aux postes haut-placés (préfecture urbaine, de l’annone, etc.). Les sacrifices en l’honneur de Cybèle reparaissent dès 350 sur la colline du Vatican, et l’on a retrouvé là-bas la dédicace d’un prêtre païen remerciant Magnence d’avoir mis fin à la « longue nuit » chrétienne qui s’était, selon lui, abattue sur Rome.
Constance II marche rapidement contre lui et le bat à Mursa sur la Drave en Illyrie et le contraint à prendre la fuite. Magnence est à nouveau défait à la bataille de Mons Seleucus en 353 et se donne la mort à Lugdunum (Lyon), en 353. Après la chute de l’usurpateur, Constance II, arien et persécuteur des chrétiens nicéens, des Juifs et des païens, revient sur les décisions de Magnence par un édit lapidaire, daté du 23 novembre 353 : Que soient abolis les sacrifices nocturnes célébrés sur ordre de Magnence, et qu’une telle licence impie soit désormais écartée.